
À chacun son mode de transport. Certains voyagent en train, d'autres circulent en voiture ou bien préfèrent les transports en communs. Mais quelque soit leur moyen de locomotion, les passants qui transitent aux pourtours de la gare de Perrache ont le réflexe de cacher leur nez avec leur main ou un mouchoir.
Et pour cause. En ces temps de fortes chaleurs, les tunnels qui s'emmêlent sous la gare, dégagent une odeur nauséabonde. Passant régulièrement en ces lieux, Martine, 35 ans, a l'impression que « toutes les bouches d'égout sont ouvertes ». Les Perrachois, eux, savent que l'état des lieux n'est pas propre à la période estivale. Le comité d'intérêt local (CIL) Presqu'île Sud demande depuis des années une rénovation de ces passages. Demande qui risque d'aboutir à la faveur du développement du Confluent.
Autre exemple flagrant de l'état de délabrement : en sortant du tramway, les passagers qui désirent rejoindre le cours Charlemagne doivent enjamber une flaque d'enduits visqueux et lever les yeux pour éviter les gouttes de cet enduit noir qui tombent du plafond. Yannick, 18 ans, avoue même qu'il préfère « rater le tramway et arriver en retard que de traverser les tunnels de Perrache à pied ».
Pourtant, les pourtours de la gare sont sous la coupe d'un nettoyage « fréquence 13 », indique le Grand Lyon, en charge de la propreté de ces lieux. La « fréquence 13 » équivaut à deux passages quotidiens du lundi au samedi et un le dimanche matin. Les agents du Grand Lyon nettoient également des zones appartenant à la SNCF ou au Sytral, qui paient cette prestation à l'agglomération. Ces nettoyages se faisant par des équipes de cantonniers, soit manuellement, soit avec l'appui de balayeuses laveuses motorisées.
Lorsqu'on interroge la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), chargée, grâce à un réseau de « nez », de signaler toute odeur pouvant provoquer une gêne, son responsable du pôle gouvernance et consommation durable, Gérard Berne, indique n'avoir « aucun signalement sur ces zones ».
Selon lui, les tunnels routiers qui fourmillent sous la gare sont surtout en proie aux « gaz d'échappement ». Sinon, « il n'y a pas de spécificité odorante autour de Perrache.
Pourtant le constat est criant, murs délabrés, flaques en tout genre, déchets et odeurs d'urine exhalent un cocktail fétide.
Florent Corda

