Et bien .... encore une remonté de sujet qui ne nous rajeunit pas ! ( Même si celui-ci est toujours d'actualité )
Je me souviens avoir écrit ces lignes en 2006 alors que je constatais que dans de nombreux appels d'offre, les entreprises se succédaient sur un même marché sans que les équipes et les méthodes de travail ne changent.
Comme me disait Bibouquet très justement : on change de société de nettoyage parce que la femme de ménage fait mal son travail et on se retrouve avec la même femme de ménage embauchée par la nouvelle société qui reprends le contrat.
Autre constat : de nombreuses PME locales rivalisent avec de grands groupes car elles connaissent le terrain et ne se contentent pas d'effectuer un "copier-coller" d'un marché à autre.
Il me semble que le savoir-faire en matière d'exploitation du réseau TCL, il est davantage local, détenu par les agents qui resteront en charge d'exploiter le réseau si celui-ci devait être confié à un autre exploitant, que national voire multinational de la part de Kéolis groupe qui se contente de transposer des expériences, pas toujours réussies ( exemple de la MPA à Lille qui a été un échec et qui a été transposée exactement de la même manière à Lyon avec le succès que l'on connait.... )
Qu'apporte concrètement un groupe comme Kéolis ou Véolia au réseau lyonnais ? Quels capitaux ? Quels savoir-faire ?
Au moment où Transdev se fait absorber par Véolia, la concurrence ( la loyale, la vraie, celle qui permet de ne pas se reposer sur ses lauriers, de se remettre en question et d'être plus performant, plus innovant, plus audacieux ) se réduit à peu de chagrin.
Il me semble que nous avons sous la main, localement, un ensemble d'hommes et de femmes tout à fait capable d'assurer la gestion quotidienne du réseau sans dépendre d'actionnaires basés à Paris, à Londres ou à Washington.
Nous avons sous la main tout ce qu'il faut pour créer une entreprise à taille humaine capable de rivaliser avec ses futurs concurrents et pouvant, au passage, améliorer le climat interne, qui, d'après ce qu'il me semble, n'est pas au beau fixe en ce moment.
La création d'une Régie ou d'une SEM pour exploiter le réseau TCL devrait être un sujet ouvert au débat dans le cadre du prochain renouvellement d'appel d'offre. Comme je l'écrivais en 2006 :
chris a écrit :je pense qu'il ne faut pas être sectaire et idéologue sur ce sujet.
Rémi a écrit :Une DSP à un major du transport a des défauts, mais peut aussi avoir quelques avantages en profitant de la logique de groupe, alors que dans l'autre cas, l'expertise va probablement passer un peu plus par des bureaux d'études extérieurs.
C'est justement ces avantages de la logique ( et de la logistique ) de groupe que j'ai du mal à voir aujourd'hui.
On nous avait vendu Kéolis, la filiale de la SNCF, comme argument pour améliorer la multimodalité, ( comme si le TGV pour Brest allait attendre le bus

en retard à l'arrivée à Perrache à cause des bouchons sous le tunnel sous Fourvière

) je remarque simplement que celle-ci avance davantage du côté des administrations politiques que du côté des exploitants qui ne font qu'exécuter - tant bien que mal - ce qui a été défini dans leur cahier des charges.
Pour observer ce qui se fait dans plusieurs réseaux confiés à des exploitants différents, je n'ai pas l'impression qu'il y ait de réelles différences et de véritables symbioses de groupe en terme de gestion commune des réseaux.
amaury a écrit :Sur le plan théorique, l'intérêt général voudrait qu'on choisisse la régie parce que, par principe, les bénéfices sont réutilisées uniquement au profit de l'intérêt général et non pas l'enrichissement de quelques uns.
C'est TA théorie, ce n'est pas la mienne ni celle de nombreux économistes. Une entreprise, ce n'est pas de méchants actionnaires qui seraient motivés uniquement à spolier le bien public en exploitant de gentils salariés. Une entreprise, à la base, c'est un ensemble d'hommes et de femmes qui investissent et travaillent ensemble pour vendre des biens et des services qui seront achetés par des clients. L'enrichissement qui résulte de la rémunération de cet investissement ou de ce travail n'est pas quelque chose honteux en soi dans la mesure où il reste honnête et légal. Charge ensuite au législateur de définir les règles pour fixer le cadre afin d'éviter les abus.
Dans une entreprise publique aussi, des hommes et des femmes s'enrichissent personnellement avec de l'argent public. Tant qu'il s'agit là encore d'une juste rémunération d'un travail fourni, je ne vois rien de choquant.
L'intérêt général, c'est de faire exécuter les missions de service public de la manière la plus qualitative qu'il soit et pour le coût le plus faible pour la collectivité. Et pour le sujet qui nous intéresse, on en revient à ce que je viens d'écrire : qu'apporte un groupe comme Kéolis au réseau lyonnais ?
N'est-il pas possible de faire aussi bien voire moins cher au niveau local ?
Je ne prétends pas avoir les recettes miracles, j'ouvre simplement le débat.
Penser les transports en commun du XXIème siècle.