amaury a écrit :@Manu69 : Que devrait faire le SYTRAL ?
Amaury
Salut,
Pour commencer, la phraséologie journalistique n'est pas le sujet de ce post, en ce qui me concerne.
Sur le fond, le thème de l'insécurité est tronqué.
IL existe bien des CLS (Contrat Locaux de Sécurité) dont un qui a été mis en place sous l'autorité du sytral dès 2002 (date à vérifier), et qui regroupe le sytral, la préfecture, les exploitants, police, gendarmerie, justice, etc.
Sauf que ces réunions ne servent, comme toute les réunions des haut fonctionnaires en France, à traiter des statistiques globales portant principalement sur deux thèmes: les usagers et le matériel (roulant et installation fixe).
L'ensemble des hommes et des femmes qui travaillent au quotidien dans les transports chez les différents exploitants n'arrive qu'en dernier, voir pas du tout.
Pourquoi? pour plusieurs raisons.
- La première, qui est vraie et fausse en même temps, consiste à dire que la sécurité des salariés est de la responsabilité de l'employeur! C'est vrai si l'outil de travail est défectueux, c'est beaucoup moins évidement lorsqu'on parle d'insécurité sur la voie publique. L'employeur est juridiquement responsable et a « une obligation de résultat sur la santé et la sécurité de ses salariés », mais la sécurité publique relève de la seule compétence de l'État.
- La deuxième est que l'on sous estime volontairement le phénomène d'insécurité, qui est un sujet politiquement explosif. Pour les TCL c'est entre 700 et 800 atteintes à la personne par an, recensés et validés pour les conducteurs de bus uniquement. Pourtant on en retient qu'une centaine générant une déclaration d'accident du travail.--> coût financier.
un conducteur qui se fait agresser et qui travaille normalement le lendemain n'est pas pris en compte car l'agression ne génère aucun coût financier pour l'entreprise et aucun dysfonctionnement du réseau pour le sytral.
Concernant les statistiques étudiées qui vont permettre d'élaborer une politique, on a: les vols avec violence, les vols à la tire, les vols simples, les dégradations volontaires et les comportement agressif entre personnes, sachant que ne sont comptabilisé que les fait ayant fait l'objet d'une plainte transmis au procureur.
Maintenant essayez d'aller déposer plainte dans un commissariat parce qu'un usager vous à violemment poussé dans un bus ou vous a traiter de « sale nègre » ou « d'enculer de fonctionnaire »... Vous verrez que même avec des témoins, c'est aujourd'hui mission impossible.
Donc le niveau d'insécurité est largement sous estimé, en général.
Mais pour en revenir aux conducteurs, nous ne faisons pas partie des stats, au même titres que les contrôleurs, d'ailleurs.
Les entreprises de transports sous estime volontairement ces phénomènes et explique bien volontiers que cela fait partie des "risques du métier".
Pourquoi je dis que le sytral ne fait rien?
1) parce que la sécurité publique relève de la compétence des élus, pas de l'auto défense des CR. Il me semble que certains sont sénateurs et siègent au sytral, non ? Voir sont maire ou maire adjoint, etc... Ils ont des compétences sur ce sujet.
2) parce que le sytral, comme KL ne se porte pas partie civile, lorsqu'un agent TCL est agressé et que son agresseur est arrêté et présenté devant un tribunal.
3) Parce que l'insécurité n'est pas exclusivement le fait de "taré", mais également de gens ordinaires qui se transforme en agresseur en raison des dysfonctionnements du réseau.
Lorsque le sytral fait des choix en terme d'organisation, les moyens que l'exploitant peut mettre en place correspondent à ceux que le sytral finance. Quand les dysfonctionnements se font légions et sont niés par le sytral ou l'exploitant, le seul interlocuteur des usagers c'est ... le conducteur qui va se prendre un coup ou une insulte pour un simple retard. Un conducteur, n'est pourtant ni responsable des SNA, ni des pannes de bus, ni de la mauvaise organisation du réseau.
4) Parce le sytral a fait le choix de modifier la mission des APIC qui sont aujourd'hui uniquement des "techniciens de contrôle". Comprendre, qu'ils n'ont plus pour mission principale la sécurisation des conducteurs. Même si le sytral prétend avoir encore diminuer le temps d'intervention des APIC lorsqu'un CR fait un appel de détresse, la réalité est qu'ils sont contraint par une rentabilité purement financière sur la verbalisation qui rend toute autre mission impossible.
* Exemple: Fin Aout, un CR se prend un coup de poing dans la figure. Il est à 500 mètres de son dépôt. Le CR restera en tête à tête avec son agresseur 15 minutes, malgré un appel de détresse. Les APIC n'ont pas été "dérangé" parce qu'ils contrôlaient ailleurs, et les agent de maitrise qui auraient pu être sur place en moins de 5 minutes n'ont été prévenu que 40 minutes après l'agression. Ce sont les forces de police qui sont intervenues seules . Choix de l'entreprise? Je ne crois pas. Conséquence des choix du sytral? Surement oui! Affecter les APIC à la seule lutte contre la fraude, et diminuer la masse salariale, et notamment celle des agents de maitrise, donc leur supprimer un certain nombre de mission affecte directement les actions sur le terrain.
* Autre exemple, une CR agressée de nuit. Malgré un appel D, les Apic en mission de contrôle ne bougeront pas, c'est une équipe située à la Duchère qui décidera d'intervenir après le 3ème appel D sur ... Vénissieux
* Autre exemple, un CR fait des appels de phare à des CRS et leur demande de l'aide. Ceux-ci n'interviennent pas.
* Autre exemple, un CR se fait agresser physiquement, son agresseur se précipite au commissariat et porte plainte avant le CR. Le Résultat, le procureur ne prend en compte que la version de l'agresseur et le CR se retrouve avec 3 ans de mise à l'épreuve, alors que son attitude s'expliquait par des contraintes techniques (réarmement d'une porte arrière sur un vieux 312) et non par une volonté d'en découdre. Ce CR n'a eu aucune aide ni soutien.
* Autre exemple...
Ce type de fait est quotidien.
Pour finir, Collomb si prompt à donner des leçons à ces amis socialos sur les problèmes de sécurité, ferait bien de se taire. Il vend la vidéo surveillance. Sauf que je n'ai jamais vu une caméra descendre de son perchoir pour aider un CR en train de se faire agresser. Quand l'agression a lieu en dehors du bus, elle a lieu hors caméra.
La politique du sytral consiste à déshumaniser le réseau, pour des raisons purement budgétaire. le résultat est sans appel sur la monté de la délinquance sur le réseau et en particulier sur les agressions sur agent TCL.--> sujet qui fâche et politiquement incorrect !
Il existe un accord "sécurité des biens et des personnes dans les TU" qui date de 2007 et qui est obligatoire. Il n'est pas appliqué à Lyon et tout le monde s'assoie dessus. Pourquoi, parce que l'appliquer signifie: coût supplémentaire destiné uniquement aux salariés en terme de formation (comment gérer une situation conflictuelle), en terme de personnel dédié à la sécurité (recrutement), en terme de prise en charge psychologique, médical et juridique (coût supplémentaire), etc... Donc le sytral dans son choix de restreindre les coûts d'exploitation du réseau à volontairement décidé de ne pas prendre en compte l'aspect "sécurité du personnel". Et ça, c'est scandaleux !
Pourtant cet accord émane d'un constat simple fait par l'UTP: le coût financier engendrer par les agression sur les salariés; qui ne cesse d'augmenter depuis des années. Si au niveau national on est, semble-t-il, conscient du problème, en local c'est une autre histoire.
Par contre, le Sytral a généreusement mis les usagers au centre de ses préoccupations en incitant ceux-ci à faire de la délation « gestatpiste » à outrance pour se plaindre des conducteurs (on a même la marche à suivre sur le site du sytral). Résultat, une pression sans précédent sur les CR qui voient des réclamations clients les plus "débile" pleuvoir dans les UT. Toutes font l'objet d'excuse aux usagers et de pressions ou de sanction sur les CR pour des faits qui ne sont pas prouver ou sont tellement farfelues (du genre: j'ai couru pendant 500 mètres derrière le bus et je suis arrivé avant le bus et le CR n'a pas voulu me laisser monter), que les CR ne savent plus quelle attitude avoir. Un moindre refus de monter entre deux arrêts fait maintenant l'objet d'une réclamation et participe au sentiment d'insécurité pour certain CR qui ne savent plus comment réagir. C'est une remise en cause systématique des faits et gestes des CR et de leur professionnalisme. Toute les réclamations client font l'objet d'excuse et elles sont toutes archiver dans les dossiers professionnels et utiliser contre les CR dès que l'occasion se présente.
Le problème c'est d'avoir massivement communiqué sur demande des lobbys d'usagers sur la mise « de l'usager au centre des préoccupations ».
Quand on paie un 1euro 60, on est pas patron des TCL! On a juste le droit de monter dans un bus, de valider et de fermer sa gueule. Quand on achète pour 1,60€ de marchandise chez le boulanger , on ne se permet pas de lui expliquer comment il doit faire son travail, et on n'écrit pas de lettre de délation parce que le pain est trop cuit ou pas assez!
Tout ça fait, qu'aujourd'hui l'insécurité n'est le problème de personne et ne fait l'objet que de brève dans les faits divers. Il n'y a pas de politique ou de volonté affiché du sytral de prendre a bras le corps ce problème. Il va bien falloir qu'un jour, ces braves gens s'aperçoivent qu'il n'y a pas que le taux de fraude et la verbalisation dans la vie. Il n'y a pas que les usagers, mais aussi des salariés qui sont sous leur responsabilité.
La solution n'est évidement pas les effectifs de Police. D'ailleurs depuis la création de la Police des transports, en 2010, pour la 1ère fois, les actes d'incivilité augmentent de nouveaux dans les TC. Ils (les policiers) ne sont plus dissuasif !
La solution c'est une politique de prévention, en permettant au CR, dans un premier temps d'avoir tous les outils pour gérer au mieux la relation CR/usagers trop souvent conflictuelle. Il existe des modules de formation, encore faut-il accepter de budgéter ces formations, de mettre en œuvre des accès à des psychologues ou groupe de parole pour les CR qui en ont besoin en raison des attitudes insupportable des usagers.
Deuxièmement, il faut arrêter de tout garantir aux usagers. On ne peut garantir sur le réseau de Lyon ni horaires de passage, ni la qualité de service. Pourquoi ? Parce qu'on a les yeux plus gros que le ventre, et que le sytral n'a pas les moyens de ses ambitions.
Exemple: C3 , vendu comme la 8 ème merveille du monde, sauf que dans les faits, tout n'est qu'approximation dans l'exploitation au quotidien de cette ligne. Conducteurs sous pression et agressé, matériel roulant non fiable, absence de couloir de bus, mode d'exploitation sous dimensionné, etc... Ce qui est vrai pour C3, est vrai pour plein d'autres lignes.
L'usager que l'on flatte à qui l'on vend un service garanti, ne peut que s'en prendre au CR au moindre écart. Et c'est hélas ce qui devient quotidien sur le réseau de Lyon.
La prévention de l'insécurité, c'est l'organisation de l'exploitation, un message auprès des usagers en adéquation avec la réalité des moyens mis en œuvre, la formation des CR, leurs prise en charge tout au long de leur vie professionnelle, l'implication des autorités dans la lutte contre l'insécurité, la présence de la police des transports, etc..
Désolé je ne sais pas faire court,

et j'ai pas tout dit...
