amaury a écrit :La question est donc : comment répondre aux problèmes de pollution atmosphérique, de réchauffement climatique et de congestion ?
Oui, je pense effectivement que se sont les bonnes questions à se poser. J'en rajouterai une : la question des ressources énergétiques ( pollution atmosphérique et réchauffement climatique ne sont qu'un même problème à 2 échelles de temps différentes ).
Concernant la congestion, c'est un problème strictement urbain. Ailleurs, il reste de l'espace disponible pour construire des autoroutes 2x4 voies. ( Je provoque volontairement

Ma conviction profonde est donc de "mettre le paquet" sur les transports en commun urbains.
Il faut être lucide, on n'a pas les moyens financiers d'aller de partout avec des TC performants. Il faut donc faire des choix, concentrer les efforts sur les dessertes où les TC peuvent être vraiment compétitifs sur le temps de trajet par rapport à la voiture individuelle.
Pour les déplacements banlieue/banlieue, à moins de dépenser des sommes considérables en frais d'exploitation, c'est perdu d'avance. Pour ces déplacements, mieux vaut inciter au covoiturage et pour répondre à ces besoins de déplacement, il faut construire des rocades et périphériques.
Sur la question énergétique, il ne faut fermer aucune porte. La fin du pétrole pas cher nous plonge dans l'inconnu.
Personne n'a de visibilité claire à long terme, on tatonne dans les énergies renouvelables, on cherche dans le nucléaire, on expérimente dans les biocarburants, etc...
Tout ce qui peut être fait dans ce sens est positif. La pluspart de ces expérimentations seront avortées mais l'espoir de voir émerger une nouvelle technologie énergétique doit nous animer et nous pousser à continuer à chercher et à investir dans ce sens.
Je crois au génie humain. L'Histoire nous démontre qu'il n'y a aucune fatalité en la matière, que l'Homme a toujours su avancer dans le sens du progrès technologique.
On fait aujourd'hui des choses qui étaient impensables il y a 20 ans.
L'effort de recherche doit être poursuivi, il faut investir massivement dans la science au lieu d'attendre passivement les innovations outre-Atlantiques dont nous seront alors dépendants. Il faut soutenir nos chercheurs au lieu de les faire fuir à l'étranger.
Reste la question de la pollution et du réchauffement climatique.
Et je déplore personellement qu'il faille attendre que le cours du Baril de pétrole flambe pour faire quelque chose à ce sujet.
Le problème, à mon sens, est que l'on a toujours subventionné le transport ( quel qu'il soit ) au lieu de taxer son incidence environnementale.
Pire, en supprimant les droits de douane, on a littéralement encouragé la production de nos biens de consommation à l'autre bout du monde, entrainant des déplacements supplémentaires de marchandises.
2 anecdotes me viennent à l'esprit :
- Une marque de crevettes norvégiennes qui vendait ses boites aux Norvégiens après les avoir fait décortiquer ... en Chine ( transport frigorifique en plus ! )
- Un accident entre un camion de tomates qui venait d'Espagne pour aller en Allemagne et un autre camion de tomates qui venait d'Allemagne pour aller en Espagne.
Savez vous que 50% du gazole consommé en ville est imputable au transport de marchandises ? ( source Ademe, relayée dans Ville et Transport n°404 qui consacre un dossier à ce sujet )
J'estime que la vraie priorité est d'apporter rapidement des solutions à ce problème.
Sur le transport de personnes, c'est l'exode rurale qui est en cause.
On a d'un côté des villes au bord de l'asphixie, de l'autre des communes rurales qui se desertifient. Je pense qu'un rééquilibrage est necessaire.
Protéger nos campagnes, nos bois, nos forêts, c'est protéger un équilibre entre l'homme qui consomme de l'oxygène et le transforme en CO2 et le végétal qui récupère ce CO2 pour le retransformer en oxygène.
Reconcentrer à tout prix les gens en ville, c'est penser que la ville peut être une solution aux problèmes qu'elle engendre.
Bien sûr qu'il faut des villes, lieux indispensables d'activité de l'économie tertiaire. Mais cette économie tertiaire n'est rien si elle ne s'appuie pas sur l'agriculture et l'industrie. Le tertiaire, c'est l'assaisonnement, la présentation du plat mais pas la consistance !
Si l'on veut rendre ces villes plus respirables, il faut en effet éviter d'y laisser entrer un nombre trop important de bagnoles, éviter les embouteillages qui créent une sur-pollution avec des moteurs qui tournent au ralenti. C'est là que l'offre de transport public doit être une réelle alternative. C'est là qu'il faut refuser le trafic de transit en le déplaçant à l'extérieur par les rocades et périphériques.