A45 sera une autoroute concédée, avec la perception d’un péage.
L’usager d’A45 acquittera un péage, conformément au principe en vigueur sur les ouvrages concédés en France : c’est l’utilisateur, et non le contribuable, qui supporte le coût de construction et d’exploitation de l’autoroute. Le péage perçu est proportionné au linéaire parcouru et au service rendu.
Oui, mais on oublie souvent de dire que la collectivité subventionne aussi la construction de l'ouvrage. Un cas
extrème : l'A51, sur feu le tronçon "à construire" : coût=2,2 milliards, dont une participation des collectivités à hauteur de 1,6 milliards... le reste étant financé par le péage

.
Combien va verser la collectivité? 0€, vraiment ? Le site le précise-t-il?
La part modale du fer passe alors à 16% ; le trafic sur A47 est stabilisé. Ce scénario se heurte à l’ampleur des financements à consentir et il n’apporte pas de réponse à la question du désenclavement autoroutier de Saint-Etienne, ni à la fragilité du lien routier avec Lyon par l’A47.
En fait, ça résoudrait tous les problèmes sauf un : le désir (ça devient érotique) d'autoroute de la part de certains ("acteurs" économiques, BTP...). On appelle ça le désenclavement autoroutier (avec un brin d'hypocrisie : il y a déjà des autoroutes à St Etienne, vers le nord est, vers le nord-ouest qui permettra bientôt de boucler vers le nord de Lyon, vers le sud ouest, une voie rapide en (lent) aménagement... prochaine étape le désenclavement par le sud est?).
Donc l'amélioration du ferroviaire ne répond pas à la question du désenclavement autoroutier. Mais est-ce que l'autoroute répond à la question du désenclavement ferroviaire et à sa fragilité? Après tout, ça coûterait trop cher, on a dit, 1,6 milliards... tout ça sans même avoir à construire une autoroute tant désirée, qui elle, est gratuite!
La mise en service d’A45 augmente le volume des déplacements à 400 000 par jour, et induit une diminution de la part du fer de 6,3% à 4,6%.
Et après, on entend certains affirmer encore que l'"effet aspirateur", ou le trafic induit d'une infrastructure est une vue de l'esprit. Et qu'une belle route directe n'a aucune incidence sur l'usage des transports collectifs.
Avec A45, des mesures complémentaires d’optimisation de l’usage du réseau ferroviaire (essentiellement :intégration tarifaire, offre cadencée à 30 minutes toute la journée et desserte fine tram-train dans la vallée du Gier) permettent non seulement de compenser les effets négatifs occasionnés par A45, mais aussi d’augmenter la part du ferroviaire à 9,6 %. Estimées à 144 M€, ces mesures sont à considérer comme mesures d’accompagnement du projet A45.
Donc "A45" (on met une majuscule, car c'est un nom propre, maintenant. Mais on dit monsieur A45 ou madame A45?) s'accompagne de mesures d'accompagnement pour le ferroviaire, histoire de réparer les dégâts causés dans la fréquentation. Et bien sûr, l'intégration tarifaire, le cadencement, le tram-train, c'est pas le péage perçu par Môssieur A45 qui va le financer. la région, après avoir pansé les plaies infligées par Môdame A45 grâce à 144 petits millions d'euros, elle trouvera bien des solutions et des sous pour tenter de faire repartir à la hausse la fréquentation du TER. Sans doute aura-elle le soutien inconditionnel de tous les acteurs économiques de la région et des élus enclavés, on aura peut-être droit à un super site officiel comme celui-ci, pour prêcher la bonne parole, et dire que "l'amélioration de l'axe ferroviaire est in-dis-pen-sable, quand on voit que les douze autoroutes St Etienne-Lyon sont saturées tous les jours
pendant 1h seulement.. et vides le reste du temps, et qu'il n'y a rien d'autre à faire, sisi, regardez mes belles études arangées!!"
