fraberth a écrit :@bbarchi: je dirai au contraire que ce raisonnement est mauvais pour la compétitivité des entreprises qui vont faire moins d’efforts
Pourquoi on devrait constamment subir du chantage aux emplois et accepter de payer une fortune?
Cela génère de l’endettement pour rien dans le système actuel Et des entreprises incapables de survivre à la concurrence
Entretenir des entreprises inefficaces n’est pas un bon choix
Oui, alors ce pourrait être un raisonnement valable si on trouvait (simplement en Auvergne Rhône Alpes) une armature active de multiples sociétés intervenant dans le matériel ferroviaire, surtout en matière de rénovation / réparation, production de petites séries, entretien courant, etc. avec leurs qualités et leurs défauts, bonnes ou très moyennes techniquement, aux prestations bonnes ou calamiteuses permettant aux clients de faire un choix éclairé.
Y'a eu.
...sauf que ça, c'était avant, il y a ... un certain temps, qui est désormais révolu ; entretemps, des escadrilles de gens 'raisonnables' et sérieux, débordants de bon sens, dégoulinants de certitudes, soucieux de gérer selon un référentiel éprouvé les noisettes de bestioles poilues, nourris aux 'bons' préceptes et bardés de diplômes souvent creux délivrés par des boites à chagrins, se sont empressés d'admonester en rafale des leçons de morale et de prendre toutes les mesures nécessaires pour l'éradiquer, ce tissu. Et justifier que la concurrence soit le prétexte. Est-il possible de rentrer en concurrence libre, équitable, non biaisée si les contraintes, charges, niveaux de vie et qualité d'environnement sont dix fois moindres ailleurs ? Cela doit il être le prétexte pour justifier et organiser une paupérisation et une déchéance, puisque cela paraît beaucoup plus simple à gérer qu'une élévation du niveau de vie de nos "concurrents" ?
ACC est une des dernières sociétés française encore debout, en mesure de redonner du lustre à du matériel à mi-vie. C'est factuel, ce n'est pas un point de vue orienté, subjectivement lié à la régionalisation ; c'est une réalité, qu'il conviendrait de garder à l'esprit si on ne veut pas le perdre. Et dans les entreprises qui sont encore en activité aujourd'hui, je n'en connais pas beaucoup "qui vont faire moins d'effort" au prétexte qu'on leur donne quasiment un marché protégé. Cela n'existe pas. Plus exactement, cela n'existe plus. Et un marché de rénovation de quelques caisses, c'est certes un encouragement, mais de là à parler d'une rente de situation... il faut d'autres choses dans le carnet de commande pour tourner.
Alors le bilan n'est pas parfait, ok, le résultat pourrait être plus ci ou moins gna, faute de grives on mange des merles, oui, oui, ok.
Mais continuer à approuver cette logique mortifère de désindustrialisation au motif qu'il y a mieux (?), moins cher (?), plus ci, moins gna, et donc participer avec enthousiasme et youpidous au jeu de massacre qui nous touche tous directement ou indirectement, conduisant à la désertification de l'armature économique,
cela n'a désormais plus de sens aujourd'hui.
Faut arrêter.
Faut s'organiser pour conserver ce qui reste et l'améliorer si besoin au lieu de le liquider activement ou d'attendre en état de sidération que cela se casse la margoulette, et nous entraîne avec dans le trou.
Et sans avoir à donner (sur des critères purement économiques court termistes) tort ou raison à la collectivité pour le choix qui a été fait, je rappelle qu'une consultation avait été organisée pour rénover le matériel, qu'aucune irrégularité ne semble avoir été relevée, que les autres concurrents n'étaient semble t-il pas vraiment au même niveau de prix qu'ACC ; donc en marché public, la décision qui a été prise et le choix fait est la seule option valable.
Dernier point : il faut se repencher sur le résultat de la concentration industrielle aboutissant à une offre de ... quelques entreprises se comptant sur les doigts des mains d'un manchot.
Sur quelles bases objectives peut on affirmer que la réduction à une ou deux entreprises serait totalement bénéfique en terme de qualité de production de matériel ferroviaire de transport de voyageurs ? En quoi le matériel actuel proposé au final est il moins coûteux (rapporté à la place), plus performant (?), plus durable (??), confortable

ou logeable qu'une 'vieille caisse' de Corail, accessibilité mise à part ?
Quand on sera au bout du bout, après avoir liquidé 'le dernier motif de chantage aux emplois' avec le dernier coup de pelleteuse sur la dernière friche industrielle, sans tissu industriel valable, on achètera quoi, à qui, et on réparera comment, et à quel prix ?
Qui fixera les prix ?
Auron> Sur le plan technique, la réno "made in sncf" comporterait aussi quelques 'flottements', et le prix ne serait pas vraiment une réussite non plus... Mais aujourd'hui, le problème est ailleurs et majeur : il faut garder du savoir faire ET donner du grain à moudre ; cela ne devrait plus choquer que la méthode du local / national soit appliquée : les salaires de l'ensemble des ouvriers et des staffs à la production ont principalement une retombée locale... eux.
Faire vivre un bassin de vie ne se réduit pas à admirer la concurrence internationale en attendant le RSA ; c'est plus subtil que cela.
Avoir un emploi, c'est un chouïa la classe au dessus de l'aumône et du gobelet tendu ; il s'agit de
dignité et ça, ce n'est pas négociable.