http://www.liberation.fr/futurs/2017/05 ... os_1568650Smoovengo, le gagnant du marché parisien, a présenté, mercredi, son système pour la première fois.
Vélib : même mot, autres vélos
Depuis que JCDecaux a perdu le marché des vélos en libre-service de Paris, on attendait de connaître ce que le gagnant, Smoovengo, allait proposer à la place. Ce mercredi, la start-up montpelliéraine a présenté pour la première fois la technologie de sa bicyclette et ses plans pour la proposer dans la capitale. Malheureusement, la monture n’était pas dans la salle et on n’a pas pu l’essayer.
A partir de janvier 2018, les 300 000 abonnés au service de Vélib vont passer sans formalité au successeur. Le groupement Smoovengo, composé de la PME Smoove, d’Indigo (ex-Vinci), Mobivia (Norauto) et Moventia (opérateur de transports publics espagnol), va installer ses bornes et ses vélos à la place de ceux de JCDecaux, dès cet hiver. Le nouveau système va remplacer l’autre progressivement et l’activation aura lieu le 1er janvier.
A quoi ressemblent ces nouveaux engins ? Toujours sur un modèle VTT, ils seront plus légers (deux kilos de moins) que la première génération de Vélib. Plus colorés (mais la teinte n’est pas encore choisie). Plus connectés aussi. L’utilisateur pourra accrocher son smartphone au niveau du guidon pour utiliser son GPS (téléphoner, c’est interdit…). Ou encore retirer le vélo à l’aide de sa carte Navigo ou de son téléphone, sans passer par le totem et donc, sans sortir de carte bancaire.
Vandales
Autre nouveauté, 30% du parc sera composé de spécimens électriques. Un pourcentage susceptible de changer au fil des ans puisque tous les engins de Smoove peuvent en fait devenir électriques. «La technologie est déjà intégrée, un simple passage en atelier permet la transition», explique Laurent Mercat, le président de Smoove.
Le nouveau Vélib serait aussi plus résistant que son prédecesseur. Attaché à la station grâce à une «fourche-cadenas», il serait particulièrement difficile à voler. «C’est un point qui comptait beaucoup dans l’appel d’offres», souligne Laurent Mercat. Smoovengo estime que seulement 15% du parc Vélib pourrait être vandalisé, cela grâce à la technologie de la fourche. En 2014, 44% des vélos avaient subi les assauts des vandales.
Smoovengo va cependant devoir résoudre un problème : celui d’un nouveau modèle économique, car le marché n’est plus adossé à la publicité. Ce sont donc les communes et la métropole du Grand Paris qui vont devoir financer les nouvelles installations. Coût total : 600 à 700 millions d’euros sur quinze ans pour les collectivités. La métropole a déjà annoncé qu’elle investirait 4 millions d’euros par an, aux communes de payer le reste. Une station parisienne coûterait ainsi 20 000 euros, contre 10 000 pour les autres communes. Le perdant, JCDecaux, devra démonter ses stations à ses frais
Plusieurs formules d’abonnement
Y aura-t-il une augmentation des tarifs ? «Ils seront fixés à l’automne par le syndicat Autolib Vélib», explique Marie-Pierre de La Gontrie, élue et présidente du syndicat. Du côté de Smoovengo, on rappelle que le prix de l’abonnement (29 euros par an), n’a pas augmenté en dix ans. Le syndicat exige cependant que la première demi-heure d’utilisation reste gratuite, et que l’usager ait le choix entre plusieurs formules.
Reste à régler la question du personnel de Cyclocity, la filiale de JCDecaux chargée des Vélib parisiens. Début mars, inquiets de leur sort, les salariés avaient menacé de désactiver les bornes avant de manifester devant l’Hôtel de ville. Leur souhait : continuer à travailler pour Vélib, et que Smoove garantisse une reprise du personnel. C’est d’ailleurs sur une accusation de «dumping social» que JCDecaux a attaqué le syndicat avec un référé précontractuel, rejeté par le tribunal administratif de Paris.
Maintenant que le contrat est signé, Smoovengo ne promet rien de concret pour ces 315 employés. «Nous ne savons pas encore exactement combien de communes seront concernées, et donc de combien de personnel nous aurons besoin», explique Smoovengo. Effectivement, si une soixantaine de communes autour de Paris s’intéressent au projet, elles n’ont pas encore toutes accepté officiellement d’implanter des Vélib. «Mais on ne prévoit pas de fonctionner avec moins de gens, affirme Yann Marteil, directeur général délégué de Mobivia. Si nous n’avons rien dit plus tôt, c’est parce que nous ne pouvions pas rassurer le personnel de Cyclocity tant que le contrat n’était pas signé.»
Et maintenant ? Il va falloir discuter avec JCDecaux et les syndicalistes de Cyclocity. En attendant, le perdant a annoncé qu’il déposerait un recours devant le Conseil d’Etat, pour attaquer le contrat sur le fond.
Natacha Zimmermann
Question : les vélos qui sont exactement les mêmes, avec la même logistique et la même base technique (Cyclocity) que ceux de Lyon, ne pourraient-ils pas faire l'objet d'un transfert à Lyon ?
Surtout s'ils n'en veulent plus...
On augmenterait confortablement l'offre, sans pour autant se ruiner en matériel puisqu'il existe déjà, et il aurait pour avantage d'être dans le même état technique, donc pas de grosse incompatibilité pour sa durée de vie.
Et pour la main d'oeuvre supplémentaire nécessaire, je suis sûr que les techniciens parisiens ne sont pas viscéralement vissés à leur paysage urbain... et certains trouveraient avantage à venir dans not' bon coin.
Pour la mise à la charte graphique, un simple sticker doit faire le job (rouge rond genre logo only lyon sur le plastique grisouillâtre de l'habillage de roue arrière).
