Salut,
Je ne fais pas de confusion "crâne rasé" / "néonazi" (j'ai moi-même les cheveux très courts !

) et je ne discute pas non-plus sur la notion "d'ordre" puisque tout dépend de ce qu'on met derrière. Je dis juste que croire que tout ira bien quand on aura trouver les moyens d'empêcher les autres de ne pas respecter les règles qu'elles soient explicites (lois) ou implicites (civisme, bon sens...), c'est faire une erreur fondamentale et que ça amènera vers une fuite en avant. C'est du niveau de croire que tout se réglerait pas la discussion.

Si on n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens ne respectent pas les règles et qu'on cherche juste à les leur faire respecter, on fait fausse route.
J'imagine qu'on partage tous les deux la même opinion : ça serait tellement bien si d'eux-mêmes les gens respectaient les règles. On est tout aussi d'accord pour remarquer que ce n'est pas le cas de tout le monde. A partir de ce point nos avis divergent sur la conduite à tenir en fonction du type de règles. Je préférerais qu'on essaye de comprendre ce qui amène les gens à ne pas respecter les règles. J'ai l'impression d'une différence fondamentale dans nos deux raisonnements : j'ai l'impression que tu penses que la seule raison pour laquelle les gens ne respectent pas les règles est le fait qu'on ne les oblige pas à les respecter (donc ça voudrait dire que la force est la seule solution d'où la fuite en avant que j'évoquais s'ils se rebellaient). Personnellement, je pense que le problème est plus social/sociétal et que la responsbilisation ne marche pas par la contrainte. Or, ce qu'on a besoin selon moi, c'est de gens responsables. ça concerne aussi le respect de l'environnement. Si on part du principe que les gens ne font rien s'ils n'y sont pas contraints, on a va se ruiner pour vérifier que les gens prennent bien les TC où les modes doux chaque fois qu'ils peuvent, qu'ils ne choisissent pas leur lieu d'habitation à perpet' de leur lieu de résidence, qu'ils choisissent des produits locaux et de saisons plutôt que des produits qui voyagent et ainsi de suite...
Après tout, si la responsabilisation reposait sur la force ou la contrainte, le projet de l'Union Soviétique ou de la Chine auraient dû marcher. Après des décennies d'embrigadement, les gens veulent quand même autre chose. C'est parce que si on ne partage pas un point de vue, on se soumet tant que la force est là mais on cherche aussi les moyens de ne pas s'y soumettre et ça aboutit nécessairement à un changement de régime. Et on part dans l'excès inverse surcertains points tandis qu'on n'en change pas d'autres : cf. Pologne, Hongrie, Slovaquie... De même, à l'armée, on se soumet parce qu'on y est contraint. Est-ce qu'on aime son supérieur ? Est-ce qu'on pense qu'il a raison ? Certains, oui. Il y en a !

Pas tous, cependant. L'autorité (la vraie) repose sur la confiance (être autoritaire repose sur la domination) et la responsabilisation passe par l'acceptation. Employer la force, ça parait efficace à court terme et ça donne l'illusion que les choses sont règlées mais il y aura toujours des gens qui n'accepteront pas ces règles en pensant qu'elles sont inutiles.
Bref, l'éducation (ce qu'on appelle prévention) prime et même si la répression est nécessaire, ce n'est pas elle qu'on doit afficher, selon moi. En gros, plutôt dire POURQUOI on ne peut pas faire ça au lieu d'insister sur ce qu'on risque si on ne le fait pas. Alors on peut essayer de convaincre ceux qui n'ont pas d'obligation légale de fumer sous les abris bus et puisqu'il faut les convaincre, il faut nécessairement être convaincant. On ne pourra pas l'être en étant désagréable. Voilà comment on oppose deux conceptions différentes, l'une et l'autre butées ("ça devrait être évident, je ne devrais pas à avoir à le demander" Vs. "j'aime pas du tout le ton sur lequel on me parle d'autant que je suis libre") et on n'arrive pas au résultat : respecter les autres, c'est ne pas leur imposer les conséquences négatives de ses propres actes.
A +
Amaury
P.S. Il semblerait que le coût collectif des fumeurs soit en fait moins élevé qu'il n'y parait parce qu'ils vivent moins longtemps. Statistiquement (ce n'est pas du cynisme), ils coûteraient alors moins cher (le surcoût médical éventuel ne compensant pas les économies de retraites et autres frais médicaux liés à la vieillesse...).