Le deuxième de ces articles, "comment on considérait l'élargissement et l'aménagement de la rue Garibaldi il y a 50 ans" ne manque pas de "saveur".
Sophie Majou dans Le Progrès du 30 octobre 2009 a écrit :
Les très vilaines entailles souterraines et autoroutières vont disparaître de la rue Garibaldi, pour une grande remise à plat de la circulation. Mais pour faire quoi, quand et comment ? Premières réponses
Il faut dire qu'elles ne valent pas le détour. Sauf, peut-être quand on les emprunte en vrombissant. Et encore. Passer de l'ombre au soleil alors que le bruit devient assourdissant, n'est pas franchement bucolique. Mais au moins, roule-t-on vite, se dit-on, en guise de consolation.
Promesse de campagne, la transformation de la rue Garibaldi passera aussi par la suppression des trémies. Un grand chamboulement à 67 millions d'euros, pour une « voirie apaisée ». Un document interne du Grand Lyon évoquait cependant encore en juillet dernier, deux hypothèses pour la section Arménie/Stalingrad avec une « réduction de la trémie à deux voies pour 9,7 millions d'euros ou une remise à niveau de la trémie… pour 10 millions d'euros ». Dans le 6e arrondissement, en revanche, le souterrain qui démarre au niveau de la rue Vauban pour disparaître sous le cours Lafayette, avant de ressortir après la rue de Bonnel, devrait bien être sacrifié. Les travaux correspondants figurent d'ailleurs dans le plan pluriannuel d'équipement du Grand Lyon. Mais le maire, (Divers Droite) du 6e est contre le relèvement du trafic en surface. Et un collectif d'habitants a lancé une pétition. La chose ne paraît pourtant pas négociable du côté du Grand Lyon.. Au fait, pourquoi ne pas conserver les trémies en les… couvrant tout du long ? Marseille le fait bien avec son programme Euromed, un tunnel de 1,4 km, entre les Docks et le Vieux-Port. « Il n'y a que 25 % des véhicules entrant à Duquesne, qui vont jusqu'à l'avenue Berthelot », répond le cabinet du président du Grand Lyon. Ce serait principalement du « cabotage » automobile pour relier un quartier à un autre. Conclusion : pas besoin d'un axe autoroutier au cœur de la ville.
Gilles Buna, le vice-président Vert à l'Urbanisme évoque, lui, une « réglementation sur les tunnels qui évolue si vite qu'on a quasiment la garantie, demain, qu'il faudrait refaire les travaux ! ». Mais l'exhaussement des trémies ne va-t-il pas asphyxier les carrefours alors élargis ? « Non, car la circulation sur la rue Garibaldi est fluide. Il n'y a pas souvent des bouchons », relève encore le porte-parole de Gérard Collomb. « Pour preuve, la sortie de trémie, rue du Docteur-Bouchut ». Le Grand Lyon table aussi, sur une poursuite de la baisse de la voiture en ville. Est-ce réaliste ? Les travaux qui vont débuter fin 2011, début 2012, concernent la section « Vauban/Bouchut », même si les études seront réalisées jusqu'à la rue d'Arménie. Si le maire du 6e pleure, celui du 3e arrondissement se frotte les mains. « Avec la Part-Dieu, la tour Incity à l'angle du cours Lafayette et de la rue Garibaldi, les Halles de Lyon, c'était le tronçon le plus nécessaire et là où la coupure urbaine est la plus forte », poursuit le fonctionnaire chargé du dossier. Reste que la permanence des trois voies de circulation ne plaît pas à tous.
Les Verts sollicitent une étude à deux voies de circulation. Et pourquoi pas, propose Gilles Buna, réserver une voie au… co-voiturage si le réaménagement conserve ses trois voies ? A suivre.
Sophie Majou
«Respirer, dans le quadrillage serré des Brotteaux, grâce à la rue Garibaldi»
C'était en 1959. La ville de Lyon votait la création d'une « usine des immondices », d'un « marché gare » et d'une mairie flambant neuve dans le 8e arrondissement. Au programme des grands investissements, également, l'élargissement de la rue Garibaldi à « 38 mètres, alors que la rue de la République n'en a que 20 ! », relève un commentateur de l'époque, et l'implantation de trémies souterraines.
Grâce à elles, dans ce « quadrillage serré des Brotteaux », dixit le maire de Lyon, Louis Pradel, en 1960 (notre photo), il sera possible de « respirer ». Dans le Lyon de l'an 2000, on imagine « 500 000 individus motorisés par jour qui circuleront à 150 km/h » sur ce grand « boulevard ». La vitesse aujourd'hui affichée, de 50 km/h, n'est pas souvent respectée. Et l'on dénombre « 600 voitures » par heure aux heures de pointe (source Grand Lyon). Les politiques de l'époque auraient donc largement surestimé les besoins en circulation sur cette partie de l'agglomération, et, surdimensionné en conséquence, l'artère. La capacité des sections en trémies est, en effet, d'environ 4 800 véhicules à l'heure, selon une étude commanditée par la Courly en 1999.
S. M.
- Suppression des trémies - Trois voies de circulation, comme aujourd'hui - Création d'une contre-allée sur toute la longueur, qui servira, à terme, de site propre pour les transports en commun - Suppression de places de stationnement (nombre non communiqué par le Grand Lyon). - Réunion publique en décembre prochain - Concertation sur « l'aménagement du profil en travers, dans les quartiers » - Une piste cyclable à double sens - Une « onde verte », chemin planté d'arbustes et d'arbres - Travaux qui vont durer dix-huit mois à partir de la fin 2011, début 2012 - Suppression de la passerelle piétonne au-dessus de la trémie Vauban - Disparition de la station service près des Halles
À venir
A+